Qu'a-t-elle vraiment fait ?

Publié le par Pascal Babel'a

Comme Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, une femme s'approcha de lui, tenant un vase d'albâtre, qui renfermait un parfum de grand prix; et, pendant qu'il était à table, elle répandit le parfum sur sa tête. Les disciples, voyant cela, s'indignèrent, et dirent: A quoi bon cette perte ? On aurait pu vendre ce parfum très cher, et en donner le prix aux pauvres. Jésus, s'en étant aperçu, leur dit: Pourquoi faites-vous de la peine à cette femme? Elle a fait une bonne action à mon égard; car vous avez toujours des pauvres avec vous, mais vous ne m'avez pas toujours. En répandant ce parfum sur mon corps, elle l'a fait pour ma sépulture. Je vous le dis en vérité, partout où cette bonne nouvelle sera prêchée, dans le monde entier, on racontera aussi en mémoire de cette femme ce qu'elle a fait  "(Marc 14:3-9)

Qu'a-t-elle fait cette jeune femme ? Aller s'agenouiller devant Jésus en pleurant ? Casser son flacon de parfum ? Possible, mais tout le monde est à peu près capable de le faire.  Pour mieux comprendre ce que Jésus a vu dans l'acte de cette femme, je pense qu'il nous faut repartir en arrière, nous recaler à la minute où cette femme s'est réveillée. Comme toutes les femmes, elle s'est  présentée devant la grande glace de sa salle de bain, s'observant longuement. Elle s'est mise à se regarder, à s'apprécier, en détaillant chaque partie de son visage, ensuite de son corps comme si c'était la première fois qu'elle se voyait. Mais lentement mais sûrement, ses pensées s'envolent vers le passé, vers hier, l'homme avec qui elle a passé la nuit, avant-hier, puis tout son passé pas très glorieux et ni propre a commencé à défiler devant elle comme un film sans son. Au départ, cela ne lui disait pas grand-chose, (après tout, c'est sa vie et elle n'avait des comptes à rendre à personne), jusqu'à ce que ses pensées  l'amènent vers cette petite fille qu'elle a été près de ses parents, innocente, pleine de bonnes intentions, polie et respectueuse, aimant Dieu. La comparaison avec la femme devant le miroir lui fait mal, la fierté qu'elle avait de se regarder belle disparaît tout d'un coup. Le miroir qu'elle pensait complice de sa vie de débauche venait de la fouetter en plein visage, et lui jetait comme un travail mal fait et sale, toute sa vie dont elle avait honte à présent. Elle eut très mal et des larmes de tristesse coulèrent de ses yeux. Elle ne bougea pas de là, comme hypnotisée par la glace qui continuait à lui exhiber sa malheureuse vie. Elle pleura de plus belle, elle pleura sur elle-même, parce qu'elle se découvrit du coup sale et vide. Elle courait derrière les plaisirs du monde, et là elle découvrait qu'elle n'a fait que se vider chaque jour, qu'elle a plus perdu que gagner. Elle se croyait bien et là devant le miroir, elle se découvrait la plus malheureuse.  Elle courut dans la chambre, enfouit son visage dans les draps et se mit à pleurer à chaudes larmes. Elle réalisa qu'elle était vraiment seule, que ceux qui passaient de temps en temps la nuit avec elle ne l'aimaient pas du tout. Ils venaient auprès d'elle par intérêt, puis repartaient sans même un mot gentil. Elle se sentit plus malheureuse encore du fait qu'elle qui se croyait au-dessus des femmes du quartier, à cause de ses vêtements chers, les voitures qui venaient la déposer régulièrement, les nombres de personnes importantes qu'elle côtoyait, elle était en réalité seule, vide, plus malheureuse qu'elles. Elle pleura tellement qu'elle s'endormit, faible, triste. C'est alors que, comme dans un rêve, elle voit un homme dont le visage lui était un peu  familier, elle l'a vu une ou deux fois enseigner, mais ça ne l'intéressait pas ce qu'il disait. Et c'est cet homme, très calme, qui la regardait sans haine, qui semblait au contraire lui tendre la main, le regard fixé sur elle, un regard d'amour, plein d'affection pure. Quand elle se réveilla, elle se vit toujours seule mais comprit. Alors qu'elle était incapable de faire quelque chose pour elle-même, et qu'elle ne pouvait même pas compter sur son entourage qui la rejetait ou l'aimait pour autre chose, elle se décida de retrouver ce Jésus, qui semblait être le seul à l'aimer sans la juger, le seul à remplir son cœur toujours vide, le seul à même de la nettoyer de cette grasse qu'elle sentait de plus en plus lourde sur sa peau, le seul surtout à lui donner la paix, car depuis qu'elle s'est mirée et qu'elle a réalisé combien sa vie était sale, elle n'était plus en paix. Elle se dit qu'elle n'avait rien à offrir à cet homme déjà disposé à l'aider. Elle a eu plusieurs fois à offrir son corps à certains, quand elle désirait quelque chose d'eux, mais ce corps aujourd'hui était si sale devant ses yeux qu'elle cherchait même comme s'en débarrasser. Elle prit le seul présent qu'elle avait de précieux, ce parfum qui faisait pâmer toute personne qui s'approcher d'elle dès qu'elle s'en mettait.  Elle prit donc ce flacon après et s'en alla à la recherche de Jésus. En marchant, des pensées bizarres remplissaient son cœur. Va-t-il m'accepter telle que je suis, il connaît sûrement ma vie et va peut-être me rejeter comme les autres ? Quand il va me demander d'abandonner ma vie d'aujourd'hui, comme vivrai-je par la suite ? Elle était tellement dans ses pensées qu'elle ne remarqua pas la luxueuse voiture  qui la suivait et qui s'arrêta juste à côté d'elle. La portière s'ouvrit et un monsieur l'interpella de l'intérieur. C'est ce Monsieur, sans être son mari joue le gestionnaire de la vie de Marie qui doit réponse à ses caprices sans bouder. C'est lui qui paye le loyer de l'appartement et qui a même pris son frère Lazare dans son entreprise. Elle lui doit beaucoup et il est très exigeant. Le monsieur lui dit qu'elle devrait l'accompagner voir le nouvel appartement qu'il venait d'acquérir pour elle. Elle refusa de monter dans la voiture, en expliquant qu'elle cherchait Jésus. L'homme se moqua d'elle et lui intima l'ordre de monter dans la voiture. Elle refusa. Le monsieur, énervé, lui dit que si elle ne venait pas avec elle, elle se retrouverait dehors et son frère sera aussi viré de la société avant la fin de la journée. Elle refusa et continua son chemin, en demandant à ceux qu'elle croisait où elle pouvait trouver Jésus ! Les gens se moquaient d'elle, la chassaient, la rabrouaient parce qu'on ne la trouvait pas digne de s'approcher de Jésus. Elle ne se découragea pas et continua à chercher jusqu'à ce qu'elle trouva la maison où Jésus était invité dîner. La suite nous la connaissons. Disciple zélée de Jésus par la suite, elle a été de ceux qui ont été oints par le Saint-Esprit, le jour de la pentecôte. A la lumière de la Parole de Dieu (le miroir), elle a regardé sa vie avec lucidité, l'a trouvée indigne, elle s'est vue vide et solitaire malgré toutes ces personnes qu'elle côtoyait,  elle a pris la décision de changer. Elle a réalisé ce qu'elle perdait, en allant auprès de Jésus, elle a vu combien cela allait être difficile pour elle, que de chercher Jésus, ne sachant pas où le trouver, mais la Bible dit dans Jérémie 29:13-14 : « Vous me chercherez, et vous me trouverez, si vous me cherchez de tout votre coeur.  Je me laisserai trouver par vous, dit l'Eternel ». Et elle a trouvé Jésus.

Etre brisé n'est pas un sujet très populaire, surtout dans un monde qui admire la l'orgueil, l'apparence, la brutalité.

Et pourtant avant de connaître le succès la plupart des héros de la Bible ont dû apprendre à être brisés. Moïse, prince d'Egypte devient l'homme le plus humble de la terre  après 40 années au désert. Saul, un pharisien fier et pur devient Paul, esclave de Christ et serviteur de tous les croyants après qu'il s'ait laissé éprouvé par Dieu au travers plusieurs situations difficiles. "La détresse que nous éprouvons ... nous prépare." (2 Cor. 4 : 17).

À Péniel, la force naturelle de Jacob étant brisée, Dieu put le revêtir de puissance spirituelle, et les eaux fraîches ne jaillirent du rocher d'Horeb pour le peuple altéré qu'après avoir été frappé par Moïse. (Gén.32, 24-30)

Les trois cents hommes choisis par Gédéon brisèrent leurs cruches, et ce n'est qu'alors que les torches brillèrent avec éclat, à la consternation de leurs adversaires. (Juges 7 : 17-22)

Jésus lui-même prit les cinq pains et au moment où il les rompit,la multiplication se fit et permit à cinq mille personnes de se rassasier. (Mathieu 14 :19)

Marie brisa son vase d'albâtre et le parfum longtemps retenu put se répandre dans la maison. (Marc 14 :3)

Jésus, notre Sauveur et Seigneur permit aux clous et aux épines, de meurtrir son corps, et sa vie se répandit tel un océan pour le salut des pécheurs nous sommes (Esaie 53 :5).

Le grain de blé ou d'arachides dans la terre est brisé par la mort et c'est alors que son germe peut porter ensuite des centaines d'autres grains.

Dieu ne se sert que d'hommes et de cœurs brisés. Ceux dont le moi, l'orgueil personnel, l'amour propre, la richesse, la volonté propre, l'ambition, l'idéal, la réputation, les affections, la santé, les projets sont brisés, ceux qui sont méprisés et appauvris, abandonnés. Ce n'est que dans l'état de la mort que Dieu nous ressuscite en Jésus-Christ. Et ce n'est par la résurrection avec Christ que nous pouvons entrer dans sa gloire, et vivre cette gloire dans notre vie. 

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